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Humor, Satireund Ironie
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L’humour, la satireet l’ironie
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Umorismo, satira e ironia
Rückeroberungdes Humors
La réappropriationde l’humour
La riappropriazionedell’umorismo
Charles Nguela imGesprächmit Urs Güney | «Humor ist eineWaffe inmeinemMund»
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12/2014
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TANGRAM 34
«L’umorismo èun’arma»
Si può ridere di tutto, spiega Charles
Nguela, ma dipende da chi dice cosa e da
dove e come lo dice. Nel suo mestiere di co-
mico, Nguela sviscera il razzismo quotidiano,
lo tematizza e cerca di sradicare pregiudizi
con l’arma dell’umorismo. Cose apparente-
mente irrilevanti acquistano improvvisamen-
te un altro significato, come l’espressione
Schwarzfahrer (passeggero clandestino, let-
teralmente: passeggero nero). L’umorismo ha
dunque la funzione di sdrammatizzare situa-
zioni in modo da poter tematizzare il razzi-
smo e riflettere sui pregiudizi. Il ditino alzato
non piace a nessuno. Ridere, invece, crea una
situazione di uguaglianza che agevola il dia-
logo. In Svizzera però, se non si vuole restare
soffocati dall’imperversante polically correct,
non si può fare amenodi provocareunpo’.
Secondo Nguela, l’umorismo permette di
elaborare più rapidamente le esperienze ne-
gative. Sul palcoscenico le si può combattere
e ci si può sfogare. E ridereaiutaaperdonare.
Se poi si vede che anche il pubblico ride, que-
sto dà coraggio. Il comico però deve sempre
pensarebeneaquel chedice, perché il rischio
di rafforzare gli stereotipi che si vogliono
combattere è alto. Lo scopo dello spettacolo
nonè rappresentaremacchietteautoironiche,
maaffrontareproblemi seri.
Urs Güney ha studiatogermanistica e assoltounpratican-
tato di un anno al Servizio per la lotta al razzismo SLR.
Attualmente scrive comegiornalista indipendenteper
NZZ
Campus
e altrepubblicazioni.
«L’humour est une arme»
Charles Nguela explique que si l’on peut
rire de tout, cela dépend toutefois de qui
fait la plaisanterie, de quellemanière et dans
quelles circonstances. Il attire l’attention sur le
racisme ordinaire, l’illustre par des exemples
et essaie ainsi de combattre les préjugés par
l’humour. Il met le doigt sur des choses insi-
gnifiantes aupremier abord, comme l’expres-
sion«parlerenpetit-nègre». L’humouradonc
pour fonctionde créerun cadredétendupour
aborder laquestiondu racisme tout en faisant
réfléchir sur les préjugés via le thème abordé.
Car undiscoursmoralisateur est rarement en-
tendu. Le rire en revanche, selonNguela, met
tout lemonde sur unpiedd’égalité et facilite
ainsi ledialogue. Une certainedosedeprovo-
cation est toutefois nécessaire pour défier le
politiquement correct si cher à la Suisse.
L’humour permet de digérer plus rapide-
ment les expériences négatives. En montant
sur scène, Charles Nguela peut les affronter,
pardonner grâce au rire et finalement lâcher
prise. Parvenir en outre à faire rire le public
lui donnedu courage. Cependant, en tantque
comédien, il y a lieu de réfléchir soigneuse-
ment à ce que l’on souhaitemontrer pour ne
pas renforcer encore les stéréotypes. Nguela
ne monte pas sur scène dans une démarche
d’autodérision, il entend aborder des pro-
blèmes sérieux.
Urs Güney a étudié la philologie allemande et fait un an
de stage au Service de lutte contre le racisme SLR. Il écrit
pour
NZZ Campus
et d’autres publications. urs_gueney@
gmx.ch