TANGRAM 33 Bulletin de la CFR Juin 2014 - page 84

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Anti-Schwarzer Rassismus
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Racismeanti-Noir
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Il razzismo contro i Neri
Arbeit undPrivatleben: dieTückendes Alltags
Travail et vieprivée : des embûches auquotidien
Lavoro e vitaprivata: insidiequotidiane
TANGRAM 33
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6/2014
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Jules Bagalwa et Claudio Bolzman | Accès à l’emploi qualifié: difficultés rencon-trées par les diplômés d’origine africaine
Cinq types de trajectoires de formation
Les universitaires subsahariens en Suisse
peuvent être répartis en cinq catégories:
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Les diplômés qui ont fait toute leur forma-
tion universitaire dans ce pays. Ce groupe
comprend les arrivées dans ce pays avant
le début de leurs études supérieures qu’ils
soient boursiers ou non. Peu nombreuse,
cette catégorie s’est installée en Suisse
entre les années 70et 90, unepériodeplus
souple en matière de visas d’entrée et de
bourses d’études.
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Les étudiants ayant entamé des études en
Afriqueet les ayant complétées en Suisse.
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Les personnes installées en Suisse ayant
fait un cycle d’études supérieures dans un
autrepays européen.
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Les personnes ayant obtenu un diplôme
universitaire en Afrique avec une recon-
naissancepossibleen Suisse. Ces personnes
présentes en Suisse depuis les années 90
ont dû développer une expérience profes-
sionnelle, parfois enpassant par la casede
l’autoemploi.
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Les personnes arrivées en Suisse avec des
diplômes africains sans possibilité de re-
connaissancedans cepays. Elles ont engé-
néral effectué des études ayant une durée
inférieureà trois années.
Facteurs ayant une influence sur
l’insertionprofessionnelle
Les possibilités des diplômés africains de
faire valoir leurs titres sont tributaires des
effets conjugués des facteurs tels que le pays
d’origine du diplôme, le type de permis de
séjour en Suisse, la conjoncture économique,
ainsique lesstratégies individuellesconstruites
en réponseaux blocages rencontrés.
Leproblèmede la reconnaissancedes
diplômes étrangers
Il existe une hiérarchisation des diplômes
en fonction du lieu de délivrance: selon l’ex-
Accès à l’emploi qualifié: difficultés rencon-
trées par les diplômés d’origine africaine
Jules Bagalwa et ClaudioBolzman
Une recherchemenée dans le cadre de la
Haute école de travail social de Genève ana-
lyse la situation des personnes hautement
qualifiées d’origineafricaine sur lemarchéde
l’emploi en Suisse. Malgré les efforts fournis
par les diplômés africains, de nombreux obs-
tacles sedressent sur leur chemin.
Depuis le milieu des années 90, la Suisse,
ainsi que d’autres pays européens, ont accru
leur intérêt pour desmigrants qualifiés dispo-
sant d’un diplôme universitaire. Ces pays dé-
sirent attirer les migrants spécialisés dans des
domaines comme l’informatique ou la santé.
Ainsi, des facilités sont accordées à des mi-
grants qualifiés souhaitant travailler en Suisse
et qui arrivent avec un contrat de travail.
Qu’en est-il des diplômés africains dura-
blement installés dans le pays? Existe-t-il une
politique de reconnaissance de leurs titres
obtenus à l’étranger? Comment ces migrants
mobilisent-ils les qualifications acquises hors
du pays? Avec quels résultats? Quelle est la
situation des Africains qui ont effectué des
études supérieures en Suisse? Telles sont les
questions que nous avons abordées dans le
cadre d’une recherche soutenue par le ré-
seau CEDIC de la HES-SO. Pour y répondre,
nous avons interviewé, en 2012, 22 hommes
diplômés d’origines africaines résidant dans
les cantons de Genève et Vaud, bénéficiaires
des titres de séjour stables et durables (permis
B, permis C, passeport suisse), dont l’âge se
situait entre25-55ans. Lagrandemajoritédes
diplômés interviewés faisaient partie de l’une
des trois nationalités les plus nombreuses
d’Afrique subsaharienne en Suisse: Angola,
Cameroun, RDCongo. Nous avons également
interviewé treize experts et professionnels
travaillant dans des structures publiques ou
privées en lien avec les questions liées à l’em-
ploi desmigrants.
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