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Anti-Schwarzer Rassismus
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Racismeanti-Noir
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Il razzismo contro i Neri
Arbeit und Privatleben: dieTückendes Alltags
Travail et vieprivée : des embûches auquotidien
Lavoro e vitaprivata: insidiequotidiane
André Loembe | Couples binationaux et enfantsmétis en Suisse
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6/2014
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TANGRAM 33
exemple, plus de 35% de tous les mariages
célébrés étaient des mariages binationaux. Il
en ressort que57.9%des Suisses nés à l’étran-
ger et 21.5%des Suisses nés en Suisse se sont
mariés avec un étranger. Cettedifférence cor-
robore le fait que lorsqu’on quitte sa terre
natale pour aller étudier, travailler, chercher
l’asile pour sa survie, ou simplement émigrer
pour vivre dans un autre pays, la probabilité
de rencontrer l’âme sœur, de tomber amou-
reux et definir par former un couple binatio-
nal est plus grande. Cephénomènenaturel et
inhérent à lanaturehumainenedépendni de
la nationalité, ni de la couleur de peau, ni de
la distance qui sépare le lieu de la rencontre
de sa terrenatale.
D’autres statistiques indiquent que quel
que soit leur lieu de naissance, le nombre de
couples binationaux au sein des jeunes de 20
à 40 ans est plus élevé: 37.9% (jeunes Suisses,
nés à l’étranger) contre23.4% (jeunes Suisses,
nés en Suisse). Ce fait peut s’expliquer par
deux facteurs prédominants. Le premier fac-
teurest l’absencedepréjugésenvers lesautres
cultures. Le second facteur est l’ouverture sur
le monde, ainsi qu’une participation active à
la mondialisation, qui passe forcément par
l’ouverture aux autres cultures et aux bras-
sages des populations.
On note également que 2.92% des ma-
riages binationaux célébrés étaient des Afro-
Suisses.
Couples binationaux faceà la vie
de couple et ladiscrimination
institutionnelle
Qu’est-ce qui différencierait et rendrait si
spéciaux, voire «hors norme», les couples bi-
nationaux et leur vie par rapport aux couples
nationaux? Pour répondre à cette ques-
tion nous nous sommes adressés à quelques
couples binationaux qui font partie de nos
Couples binationaux et enfantsmétis
en Suisse
André Loembe
Les couples binationaux ne jouissent pas
tous des mêmes droits et leurs enfants sont
confrontés au racisme par le fait qu’une par-
tie de leur identité est gommée au profit de
l’autre… Ils sont catégorisés commeNoirs.
Bien qu’étant une réalité aussi vielle que
l’humanitéetprésente sur tous les continents,
les couples mixtes ou binationaux sont subi-
tement perçus aujourd’hui comme un phé-
nomène nouveau qui suscite un intérêt sans
cesse croissant. Ils sont l’objet d’enquêtes, de
publications, de reportages et de débats or-
ganisés sur des réseaux sociaux ou forums de
discussion. Phénomènenouveauounouveaux
boucs émissaires d’une politique migratoire
discriminatoire de l’Etat de droit? Qu’est-ce
qui différencierait et rendrait si spéciale, voire
«hors norme», la vie des couples binationaux
par rapport à celle des couples nationaux?
Et pourquoi tous les couples binationaux ne
jouissent-ils pas des mêmes droits en Suisse?
Pourquoi les
enfants métis
continuent-ils
d’être confrontés au racisme? Cette analyse
tente d’apporter quelques éléments de ré-
ponseà cesquestionsen l’abordant selon trois
angles de vue.
Le terme couple binational se réfère à un
couple dont l’un des conjoints est unmigrant
catégoriséétranger en Suisse.
Dans le contexte de cette analyse sur la
situation des couples binationaux en Suisse,
l’enfant métis
est l’enfant d’un couple Afro-
Suisse, c’est-à-dire d’une mère Noire et d’un
père Blanc ou d’une mère Blanche et d’un
pèreNoir.
Combien sont-ils par rapport aux
couples nationaux?
Des statistiques
1
fédérales font état ces
dernières années d’une forte augmenta-
tion des mariages binationaux. En 2012, par