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Anti-Schwarzer Rassismus
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Racismeanti-Noir
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Il razzismo contro i Neri
Arbeit undPrivatleben: dieTückendes Alltags
Travail et vieprivée : des embûches auquotidien
Lavoro e vitaprivata: insidiequotidiane
TANGRAM 33
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6/2014
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André Loembe | Couples binationaux et enfantsmétis en Suisse
Chaque été, plusieurs personnes passent
desheuresallongées sous le soleil pourassom-
brir leur peau. On peut affirmer que la peau
bronzéedesmétis doit bien fairedes envieux,
car c’est justement ce joli teint naturel que
beaucoup de personnes aimeraient avoir.
Mais force est de constater que, consciem-
ment ou inconsciemment, cettemême société
participe à un mécanisme d’effacement sub-
til de l’une des identités des
enfants métis
, et par voie de
conséquence à leur exclusion
subtile de la communauté
blanche, par une technique
racisted’exclusionbienélabo-
rée: l’étiquetageet la catégo-
risationdes groupes humains.
Ces
enfants métis
, nés en
Suisse, avec deux identités et
deux cultures, celle de leur
père et celle de leur mère,
vont très progressivement dé-
couvrir unphénomène raciste
dont ils sont loin de deviner
les tenants et aboutissants.
Ils vont très progressivement
découvrir que l’une de leur identité, en par-
ticulier celle de leur mère blanche ou de leur
père blanc, est subtilement effacée par la so-
ciété, et qu’ils sont systématiquement catégo-
risés
Noirs
. L’exemple leplusflagrantet leplus
connu est l’application de cette idéologie ra-
cisteà l’actuel présidentdesEtats-Unis, Barack
Obama, néd’unemère américaineBlanche et
d’unpère africainNoir, et élevé par sa grand-
mère Blanche. Conformément à l’idéologie
raciste, les promoteurs de cette idéologie ont
aussitôt ajouté le qualificatif
noir
à côté de
son titre de président (le président
noir
des
Etats-Unis), alors que jusqu’à ce jour aucune
référence à la couleur de la peau n’est jamais
apparue dans le titre d’un président amé-
ricain. Ce phénomène qui,
a priori
paraît si
Tenant comptede la spécificitédes régions
à l’intérieur des frontières nationales, cer-
taines caractéristiques (différence de langue,
différences culinaires, différence de menta-
lité, etc.) incorrectement présentées comme
inhérentes aux couples binationaux peuvent
aussi bien exister à l’intérieur des frontières
nationales.
Confronté à une discrimi-
nation juridique, le couple en
subit les effets néfastes sur sa
viede couple.
Enfantsmétis faceà
l’idéologie raciste
La majorité des
enfants
métis
interrogés sont nés en
Suisse et connaissent peu du
pays et de la culture de l’un
de leurs parents étranger. In-
terrogés sur leurs expériences
de discrimination ou de ra-
cisme, ils se plaignent des cli-
chés et stéréotypes récurrents
(tels que savoir danser par-
faitement, aimer forcément
un type de musique, etc.) qui les agacent. Il
ressort également de leurs réactions qu’ils
vivent des expériences différentes selon leur
environnement. Ceux des quartiers plutôt
aisés parlent d’un racisme subtil, car il y a en
général un dialogue permanent entre leurs
parents et leurs professeurs. Par contre, ceux
des quartiers moins aisés vivent un racisme
plus ouverts, et souffrent de certains automa-
tismes: selon certains parents, certains profes-
seurs n’encouragent pas un enfant métis de
parents pauvres, même avec de très bonnes
notes, àalleraugymnase, etestimentqu’il n’y
a pas sa place. Ceci alors que ses amis blancs,
aux notes moins bonnes, peuvent continuer
augymnase.
L’unede leur
identité, en
particulier cellede
leurmèreblancheou
de leur pèreblanc,
est subtilement
effacéepar la
société, et qu’ils sont
systématiquement
catégorisés
Noirs
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