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Anti-Schwarzer Rassismus
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Racismeanti-Noir
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Il razzismo contro i Neri
Arbeit und Privatleben: dieTückendes Alltags
Travail et vieprivée : des embûches auquotidien
Lavoro e vitaprivata: insidiequotidiane
Jules Bagalwa et Claudio Bolzman | Accès à l’emploi qualifié: difficultés rencon-trées par les diplômés d’origine africaine
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6/2014
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TANGRAM 33
Les personnes venues comme étudiants
dans les années 70-90 reconnaissent avoir
bénéficiéde laprospéritééconomiqueet être
passées de leurs premiers jobs d’étudiant vers
des emplois durables, semi-qualifiés ou qua-
lifiés, par l’entremise des bureaux universi-
tairesdeplacement. «Il était courantqu’après
quelque temps, un patron satisfait demande
pour vous un permis B de travail que l’on oc-
troyait pour ‹assiduité›.» (O).
La possibilité d’obtention
d’un titre de séjour durable
pour«assiduitéau travail»n’a
pas disparu, mais elle semble
être devenue moins courante
tout comme les offres d’em-
plois destinées aux étudiants.
Dans un contexte de contrac-
tion de l’emploi (crises suc-
cessives des années 2000), les
employeurs suisses sontmoins
disposés à demander des au-
torisations de séjour pour des
diplômés étrangers.
Le mariage avec une personne durable-
ment établie en Suisse est une autre moda-
lité d’accès au séjour pour certains diplômés.
Depuis la fin des années 90, cette possibilité
suffit à frapper du sceau du soupçon les ma-
riages des étrangers, même si lesmariages de
complaisance ne semblent concerner que très
peudegens.
Par contre, la requête de l’asile politique
est sans conteste la modalité qui concerne le
plus de diplômés africains qui désirent s’éta-
blir durablement en Suisse. Les témoignages
montrent que la procédure d’asile prend plu-
sieurs années, avec des conséquences souvent
destructurantes pour les requérants.
périence des témoins, les diplômes suisses
sont accueillis plus favorablement par les em-
ployeurs. Remarquons que la disqualification
des diplômes étrangers a concerné, jusqu’en
2007, non seulement les diplômes obtenus
dans des pays tiers,mais aussi ceux venant des
pays de l’UE. Selon certains témoins, ladécon-
sidérationdesdiplômesafricains sur lemarché
de l’emploi ne serait pas forcément dépassée
par laprésenced’un titre complémentaireob-
tenu en Suisse. Ils suggèrent
qu’en l’absence d’un diplôme
de base suisse, des diplômes
complémentaires
obtenus
dans ce pays n’apportent que
peu d’avantages au diplômé,
quelles que soient les disci-
plines envisagées. L’étudiant
voit son âge avancer sur les
bancsde l’école, accumuledes
diplômes et guère de l’expé-
rienceprofessionnelleutile.
«Tous ceuxqui ont fait des
thèses de doctorat ici, ayant
des licences étrangères, ont énormément de
difficultés pour trouver unemploi. Il y enaun
qui a refait sa licence ici et a trouvédu travail,
c’estunTunisien, certes, ilad’autresavantages
qui ne sont pas négligeables: il était marié à
une Suissesse et a eu le passeport suisse, et
comme il vit à Berne, il a appris l’allemand…
Je pense que tous ces éléments entrent en
jeu (…). C’est un fait, c’est comme ça. Ils ne
veulentpasdonner leur chanceà cesdiplômés
ayant fait leur études à l’étranger» (J).
L’importancedupermis de séjour
Les types de permis de séjour limitent,
selon leur nature, l’accès des porteurs à cer-
tains emplois, en fonction de la conjoncture
économique. C’est le cas pour les détenteurs
de certains typesdepermisB,mais surtoutdes
permis liés à l’asile (Nou F).
En l’absenced’un
diplômedebase
suisse, des diplômes
complémentaires
obtenus ici
n’apportent que
peud’avantages
audiplômé.