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Anti-Schwarzer Rassismus
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Racismeanti-Noir
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Il razzismo contro i Neri
Personen inNotlage: besonders leichteZielscheiben vonRassismus
Personnes en situationprécaire : des cibles particulièrement exposées
Lepersone in situazioneprecaria: vittimepredestinate
AlfredNgoyi waMwanza | Les requérants d’asile africains enmanque d’assistance juridique de qualité
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6/2014
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TANGRAM 33
manière que d’autres ressortissants africains
originaires de la RDC, d’Angola, de Somalie,
d’Erythréeoud’Ethiopie.
Les preuves
En ce qui concerne la production des
moyensdepreuve, l’onremarquequeselon les
autorités suisses, tous les moyens de preuves
provenant d’Afrique s’obtiennent moyen-
nant le versement d’une somme d’argent en
raison de la corruption qui règne dans ces
pays. C’est ce qui fait que, sans instruction
complémentaire, ces moyens de preuve, tels
que les convocations, les avis de recherche,
les articles des journaux, voire des documents
d’identités ne sont pas pris en compte dans
l’examendudossier. Pour êtrepris en compte,
ces documents doivent faire l’objet de vérifi-
cationsdans lespaysd’originepar le canal des
avocats de confiance africains commis dans
des représentations diplomatiques suisses à
l’étranger, dont la crédibilité est jugée incon-
testable par les autorités suisses. Cette vérifi-
cationpeutprendredesmois voiredes années
sans compter les irrégularités des enquêteurs
dont certains ne se limitent qu’à fairedes rap-
ports sans prendre la peine de se rendre sur
les lieux. Cela a des conséquences négatives
tant sur la durée de la procédure que sur les
décisions àprendre.
Dans notre pratique, nous avons constaté
quedansplusieurscas, lesavocatsdeconfiance
de l’ambassade ne se sont pas rendus sur les
lieux et ont donné de faux rapports qui ne
correspondent pas aux faits. Nous avons dé-
tecté ces cas suiteànos propres investigations
sur place. De plus, les autorités ne se rendent
pas compte à quel point leurs enquêtes dans
les pays d’origine, surtout auprès des auto-
rités comme la police et les services de sécu-
rité, peuvent mettre en danger les proches
des requérants d’asile et même exposer la
personne qui a fui et qui avait tout intérêt à
Parcours du combattant pour
être reconnu comme réfugié
Alfred Ngoyi wa Mwanza a quitté la RDC en 2002
pour demander la protection de la Suisse suite aux
persécutions dont il fut victime dans son pays. Un
mois après son audition par l’Office fédéral des réfu-
giés ODR (actuellement ODM), il reçoit une décision
de Non entrée en matière NEM. Il a alors 24 heures
pour faire recours auprès de l’ancienne Commission
suissede recours enmatièred’asileCRA. Sansmoyens
pour faire appel à un avocat privé et sans soutien
des bureaux de consultation juridique gratuite, qui
avaient refusé sondossier car ils avaient estiméqu’un
recoursn’avaitquepeude chancesd’aboutir, il décide
de rédiger lui-même son recours auprès de la CRA en
sebasant sur les textes juridiquesdes sitesde l’ODRet
de laCRA. Il obtient d’abordune restitutionde l’effet
suspensif puis un réexamende sa demande. En 2008,
après une procédure longue et difficile, l’ODM a en-
fin reconnu saqualitéde réfugiéet lui adonné le sta-
tut de réfugié selon la Convention de Genève du 28
juillet 1951. Il a ensuiteobtenuun certificat endroits
de l’homme au Collège universitaire Henry-Dunant
de Genève, a suivi une formation en management
des projets sociaux et culturels à l’ESM de Genève et
obtenu un
Master of Arts in Legal Studies
à l’Univer-
sitéde Fribourg.
BUCOFRAS
Alfred Ngoyi wa Mwanza a fondé le Bureau de
Conseil pour les Africains francophones de la Suisse
BUCOFRAS en 2008. L’organisation établie à Zurich
intervient dans le cadre juridique et administratif
qui concerne l’entrée, le séjour et l’éloignement des
étrangers en Suisse. BUCOFRAS assiste les Africains
francophonesdeSuissepar la traductionet l’interpré-
tation des décisions administratives, la rédaction des
recours, des demandes de reconsidération et de révi-
siondes décisions enmatièred’asile et des étrangers,
la rédactionde certaines correspondancesadministra-
tives, l’assistance juridique,àunprixbasetdépendant
desmoyens des personnes concernées. L’aide à l’inté-
gration, à la réintégration, aux questions sociales et
de droits humains est donnée de manière gratuite.
BUCOFRAS peut compter sur le soutien de plusieurs
autres organisations actives dans les domaines de
l’asile et desmigrations.