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Humor, Satireund Ironie
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L’humour, la satireet l’ironie
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Umorismo, satira e ironia
RolledesHumors inderGesellschaft
Le rôlede l’humourdans la société
Il ruolodell’umorismonella società
Rohit Jain |Das Lachenüber die «Anderen»: Anti-Political-Correctness als Hegemonie
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12/2014
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TANGRAM34
Rideredegli «Altri»: l’anti-politicamente
corretto come strumentodi egemonia
L’umorismo serve ad esprimere stati d’a-
nimo ed esperienze ambivalenti per cui non
esistono convenzioni emodelli sociali.Di fron-
te alla migrazione e alle trasformazioni del-
la società, è sempre stato importante per (ri)
stabilire ordinamenti gerarchici del proprio
e dell’Altro, ma anche per instaurare nuove
relazioni, al di là della propria appartenenza.
Ma quando accomuna e quando esclude? Chi
ha il dirittodi rideredegli altri e chi deve sop-
portaredi esserederiso?
L’articolo di Rohit Jain propone una rifles-
sione in chiave socioculturale sulladimensione
politicadel rapporto traumorismoe razzismo
nella Svizzera degli ultimi 20 anni e si chiede
in primo luogo quali immagini umoristiche
circolino sui media, in politica e nella quoti-
dianitàequali slittamenti dellegerarchie sviz-
zeredel proprioedell’altrone siano risultati.
Secondo l’autore, in Svizzera l’umorismo è
divenuto al tempo stesso piattaforma strate-
gica e prassi quotidiana del consolidamento
della superiorità della società dominante. Se
è vero chenella lottaper far ridere sonousati
come clavevalori elevati come la libertàd’opi-
nioneo la satira contro il presuntobigottismo
del politically correct, è altrettanto vero che
il continuare a raccontare «vecchie barzellet-
te» troppo spesso contribuisce a confermare
convinzioni nazionalistiche, legittimando così
il razzismo.
Ma è soltanto attraverso una pluralizza-
zioneedemocratizzazione istituzionalee l’in-
teriorizzazione di una visione critica del raz-
zismo che l’umorismo può mantenere la sua
promessadi cambiamentoedi critica.
Sociologo e specialista in antropologia sociale, Rohit Jain
haottenuto il titolodi dottoreall’Universitàdi Zurigo con
una tesi sui processi di soggettivizzazione transnazionali
degli indiani di seconda generazione cresciuti in Svizzera.
Ha inoltre pubblicato studi sul razzismo nell’umorismo e
sulla mercificazione dell’esoticità indiana nella Svizzera
postcoloniale. Rohit Jain è co-presidentedella fondazione
GertrudKurz di Berna.
Riredes «Autres»: la toute-puissancede
l’anti-politiquement correct
L’humour permet de mettre des mots sur
des expériences ou des atmosphères ambiva-
lentes et pour lesquelles il n’existe ni conven-
tions ni modèles sociaux. Dans un contexte
de migration et de mutation sociale, les pra-
tiques humoristiques ont toujours joué un
rôle important pour (r)établir la hiérarchie
entre soi et l’autre, voire pour donner lieu
à de nouvelles relations dépassant les fron-
tières. Mais certaines questions se posent:
quand l’humour permet-il de créer des liens
et quanda-t-il pour effet d’exclure les autres?
Qui a le droit de rire des autres et qui se voit
obligéd’accepter que l’on riede lui?
Leprésent article se veut le reflet, dupoint
de vue des sciences sociales et culturelles, de
la politique suisse des vingt dernières années
en matière d’humour et de racisme. Il s’inté-
resse en particulier aux dessins humoristiques
qui circulent dans lesmédias, dans lesmilieux
politiques et dans la vie quotidienne ainsi
qu’à la façondont ilsmodifient les hiérarchies
entre soi et l’autre en Suisse.
Selon cet article, l’humour en Suisse est
devenu à la fois une plateforme stratégique
et une pratique quotidienne visant à conso-
lider la supériorité de la société dominante
du pays. Si, dans la lutte pour le droit au rire,
on met fréquemment en avant des valeurs
nobles telles que la liberté d’expression ou
la satire contre le politiquement correct et sa
prétendue pruderie, le recours persistant aux
«bonnes vieilles plaisanteries» ne contribue
que trop souvent à renforcer l’auto-affirma-
tionnationalisteet à légitimer le racisme.
Pour que l’humour incite comme il se doit
au changement et à la critique, il est impéra-
tif de veiller à sa pluralisation institutionnelle
et à sa démocratisation et de s’assurer de sa
nature critique envers le racisme.
Sociologue et socio-anthropologue, Rohit Jain a rédigé, à
l’Université de Zurich, une thèse portant sur les processus
de subjectivation transnationaux des Indiennes et Indiens
de secondegénérationvivant enSuisse. Il aégalementpu-
bliédiversouvrages sur les émissionsdevariétés et le racis-
me ainsi que sur lamarchandisation de l’exotisme indien
dans la Suisse postcoloniale. Rohit Jain est le co-président
de la FondationGertrudKurz àBerne.
