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Anti-Schwarzer Rassismus
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Racismeanti-Noir
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Il razzismo contro i Neri
Tief verwurzelte Stereotype
Des stéréotypesaux racinesprofondémentancrées
Le radici profondedegli stereotipi
TANGRAM 33
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6/2014
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KanyanaMutombo | Racisme anti-Noir: dix traits qui en font une spécificité
tion de l’image valorisante duNoir; ce temps
sera à l’inverse plus long lorsque cette image
sera dégradante (procédés supraliminaux)
15
.
Les images des 4000 morts du 11 septembre
2001 ne montrent – de loin – que des corps
chutant des fenêtres alors que celles dugéno-
cide rwandais nous exhibent copieusement
des corps balayés lentement en
close-up
par
la caméra.
6. Lemarquage indélébiledes victimes
potentielles
Si Griffin a été traumatisé par son expé-
rience, il a pu aumoins en réchapper et reve-
nir à la normale, à son état d’homme Blanc.
Par contre, endépitde tous ses efforts, leNoir
reste Noir et ses propriétés permanentes, in-
déracinablement attachées à sonêtre. Il s’agit
d’un paramètre biologique
qui échappe complètement
au contrôle de la victime.
Celle-ci ne l’a pas choisi et ne
peut s’en extraire, comme l’a
si bien analysé Bassidiki Cou-
libaly
16
.
Un Arabe, un Rom ou
un Juif peuvent réussir à se
fondre dans les sociétés ra-
cistes occidentales ou arabes
et ne plus être victimes de
préjugés liés à leurs origines.
Un Noir reste un Noir, malgré toute l’assimi-
lation dont il peut faire preuve. Les préjugés
et représentations dont il est victime ne sont
gommables que dans le regard et les percep-
tions de l’Autre.
7. L’attribution systématique
d’une valeur négative auNoir
Le Noir c’est celui qu’on ne décline qu’en
négatif d’un positif, en noir-blanc. C’est ce
qu’expriment de nombreuses langues des
sociétés judéo-chrétiennes ou arabo-mu-
férule du roi Léopold II, un génocide fera dix
millions demorts
11
. EnNamibie, lesAllemands
décimeront atrocement les Hereros. Surtout,
dans lebut d’assurer leur totalemainmise, les
colonisateurs vont entreprendre par la vio-
lence et le viol des consciences une «mission
civilisatrice» qui va annihiler la personnalité
africaine.
Toutefois, à la Conférence de Durban,
seul le premier holocauste Noir sera reconnu
«crime contre l’humanité» et il a été admis
«qu’il aurait toujours dû en être ainsi»
12
.
5. Lemarquagevisibledes victimes
potentielles
Le racisme relève d’abord du visuel. A cet
égard, le Noir offre unmarqueur sans pareil,
comme l’adémontré l’ouvrage
de référence de J. H. Griffin,
Dans la peau d’unNoir
14
. Evo-
luant dans un univers amé-
ricain, ce Blanc déguisé en
Noir a pu expérimenter «l’œil
haineux» du Blanc et être
maintenu à distance, regar-
dé sans être vu ou d’emblée
traité avec condescendance
oumépris. Sa conclusion: «Ils
(les Blancs) ne me jugeaient
d’après aucune autre qualité.
Mapeauétait sombre. (…)»
14
.
Identifié de visu, le Noir peut être stigmatisé,
accusé, jugéet condamné (délitde faciès) sans
que soientmises en avant d’autres considéra-
tions. Incarnant l’étranger visible, il sera en
plus le bouc-émissaire désigné de toute flam-
bée xénophobe.
Par ailleurs, aumoyen du visuel, le regard
raciste peut à sa guise amplifier ou atténuer
l’impact. C’est le jeudes phénomènes sublimi-
naux que produisent les médias audiovisuels
en réduisant aumaximum le temps d’exposi-
Lamassive et
gratuitemain
d’œuvreNoire
placera
définitivement
l’Occident sur
l’orbitede la
prospérité.