Auteure
Doris Angst est déléguée suppléante de la Suisse à l’ECRI et enseigne à la HES de Berne. Elle a dirigé la CFR jusqu’en octobre 2014.
dorisangst.hrightsexpert@gmail.com
En s’appuyant sur des cas d’humour discriminatoire affiché publiquement, qui ont été portés en justice et relayés dans les médias, Doris Angst illustre la position de la CFR sur la question de l’humour et de ses limites. Les exemples sont multiples : la représentation satirique d’une conseillère fédérale – qui a toutefois été autorisée au nom de la liberté de l’art, l’imitation de personnes noires par des comiques blancs grossièrement grimés, ou encore des chants satiriques durant le Carnaval – les fameux « Schnitzelbänke » – dont les paroles antisémites ont entraîné la condamnation de leurs auteurs.
Depuis 15 ans, le racisme anti-Noirs s’impose toujours plus comme un thème d’actualité. Prendre conscience de l’impact de représentations stéréotypées dans la société et se distancier davantage de diffamations ciblées qui s’expriment sous couvert d’humour ou de satire n’est pas qu’une affaire de comiques. C’est aussi celle de chaque personnalité publique et de la justice. En distinguant à qui profite l’humour et, en présence d’intentions racistes manifestes ou non, contre qui il est dirigé, la CFR s’est toujours attelée à tracer la limite parfois subtile entre ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas.