TANGRAM 41

« Dans le hockey, si un joueur était raciste, ses coéquipiers ne l’accepteraient pas ». Trois questions à Michael Ngoy, hockeyeur professionnel suisse

Ngoy, Michael

Est-ce que vous avez déjà été, au cours de votre carrière sportive, victime ou témoin de racisme ou de discrimination ?

Depuis que j’ai commencé ma carrière professionnelle à l’âge de 19 ans, je n’ai jamais été sujet à des insultes racistes ou autres commentaires. C’est un thème qui a été soulevé plusieurs fois et mon explication est la suivante : dans tous les domaines, sportifs ou autres, le fait d’être le seul Noir dans un milieu blanc et vice versa suscite l’intérêt et la sympathie. C’est le cas de Tiger Woods au golf, de Lewis Hamilton en Formule 1 et de moi-même dans le monde du hockey où 99,8 % des hockeyeurs sont blancs. Dans toutes les équipes où je suis passé, j’ai toujours été accueilli avec sympathie, y compris par les supporters.

Comment définiriez-vous le racisme ou la discrimination dans votre sport ?

Difficile de répondre, n’ayant jamais été confronté à ce problème. Dans le hockey, si un joueur était raciste, ses coéquipiers ne l’accepteraient pas. Peut-être que certains joueurs le sont, mais ils savent que dans leur propre intérêt, il vaut mieux que cela ne se sache pas.

Quelle(s) mesure(s) devrai(en)t être mise(s) en place pour mieux lutter contre le racisme dans le sport ?

On ne peut pas empêcher quelqu’un d’être raciste ou le faire changer de façon de penser. On se bat contre le racisme depuis des siècles et on n’a jamais réussi ne serait-ce qu’à le faire baisser un peu. Le racisme, ce n’est pas proférer des insultes à haute voix mais déjà simplement les penser. Un supporter qui pense que ce n’est pas normal d’avoir autant de Noirs dans une équipe nationale européenne, c’est du racisme. Pas besoin qu’il le dise à haute voix. Sensibiliser les jeunes pourrait être une mesure pour endiguer le racisme, mais là encore, il suffit d’avoir un entourage raciste pour que cela ne soit d’aucune utilité.