TANGRAM 35

« Lorsqu’on est discriminé, on n’a plus de chez soi »

Résumé de l’article
«Wenn man ausgegrenzt wird, hat man kein Zuhause mehr» (allemand)

Auteur

Urs Güney est journaliste indépendant. Il a effectué un stage d’une année au Service de lutte contre le racisme SLR.
urs_gueney@gmx.ch

Urs Güney a rencontré six jeunes adultes du Centre de formation des arts et métiers et de l’industrie de Zoug pour évoquer le racisme et les préjugés. Agés de 19 ou 20 ans, ils effectuent tous un apprentissage dans le domaine de la santé ou de l’informatique. Le racisme, ils le connaissent par certains clubs qui ne laissent entrer aucun Albanais sous des prétextes fallacieux. L’un des jeunes a déjà été confronté personnellement aux préjugés lors d’un entretien d’embauche, où un responsable lui a demandé si ses parents étaient arrivés avant ou après la guerre. A la question de savoir qui est particulièrement touchés par le racisme, les jeunes interrogés répondent qu’actuellement, à cause du terrorisme, ce sont surtout les musulmans. De nombreuses personnes ont peur quand elles croisent quelqu’un qui porte une longue barbe. Les demandeurs d’asile, très mal acceptés par la population, sont un autre groupe particulièrement discriminé. Les jeunes interrogés estiment que les médias ont tendance à donner des informations de manière simpliste et qu’ils contribuent ainsi à attiser les peurs et les préjugés au sein de la population. Cela étant, ils trouvent que globalement, les jeunes d’aujourd’hui voient les choses de manière différente et font preuve de davantage de compréhension. Leurs cercles d’amis réunissent souvent Serbes, Albanais, Croates, Turcs, Asiatiques et Suisses : lorsqu’on fait preuve d’ouverture et qu’on oublie les préjugés, l’intégration fonctionne bien.