Résumé de l’article
«Gemeinsam – Getrennt – Verknüpft?» (allemand)
Auteure
Monique Eckmann est sociologue et professeure émérite à la Haute école de travail social de la Haute école spécialisée de Suisse occidentale, à Genève. Monique.eckmann@hesge.ch
L’éducation antiraciste porte sur toutes les formes de racisme, y compris l’antisémitisme. Mais ces deux thèmes doivent-ils être abordés ensemble ou séparément ? Les deux à la fois : il faudrait les placer dans un même espace pédagogique, tout en tenant compte de leurs caractéristiques et structures spécifiques. Outre cette différenciation, il s’agit de ne pas se limiter à la transmission de connaissances, mais également d’inclure la dimension des émotions et des motivations. Il s’agit là d’une approche qui fait place à « l’expérience vécue », se référant à des situations quotidiennes et concrètes, où l’on peut aussi bien être victime que témoin d’insinuations, de remarques, de discriminations ou d’actes de violence.
Les approches pédagogiques de l’éducation contre le racisme et l’antisémitisme mettent l’accent moins sur l’analyse de discours et d’images que sur la confrontation avec des situations concrètes afin d’élaborer des perspectives d’action. Il est également possible de travailler à partir de l’Histoire avec un grand H, ou d’anecdotes et de souvenirs. Ainsi, la transmission de l’histoire et de la mémoire de la Shoah, qui a marqué en profondeur le XXe siècle, doit figurer dans chaque parcours scolaire, pour permettre de comprendre à quels terribles crimes contre l’humanité le racisme et l’antisémitisme peuvent conduire. Si cela ne suffit pas à éduquer ou à former contre le racisme ou l’antisémitisme aujourd’hui, l’étude de la Shoah et d’autres génocides incite souvent à s’intéresser de plus près à l’éducation antiraciste, à l’éducation à la démocratie et à la citoyenneté, ainsi qu’aux droits humains.