Noémie Prod’hom, enseignante auprès de l’établissement de Villamont, à Lausanne, utilise le matériel pédagogique fourni par éducation21 pour traiter du thème du racisme. Ses élèves ? Des jeunes entre 14 et 16 ans, en passe de quitter l’école obligatoire. Entretien.
Quelle est la particularité de votre établissement ?
Je travaille dans l’établissement de Villamont à Lausanne et plus particulièrement dans un MATAS (module d’activités temporaires et alternatives à la scolarité), destiné à offrir un espace de remotivation à des élèves en décrochage scolaire. Nous offrons à ces derniers la possibilité de quitter partiellement leur classe pendant trois mois pour se rendre dans une institution éducative où ils travaillent avec un maître socioprofessionnel, une éducatrice et une enseignante. Ateliers préprofessionnels et travaux socio-éducatifs sont au cœur de notre dispositif.
Qui sont vos élèves ?
Les élèves que nous accueillons sont souvent issus de la migration. Ils se trouvent à cheval entre différentes cultures qu’ils ne connaissent pas bien. On pourrait dire qu’ils flottent entre plusieurs pays. Nous souhaitons leur donner la possibilité de s’enraciner dans la ville et le pays qu’ils habitent, de s’y sentir à l’aise, de s’y sentir citoyens, tout en cultivant des liens avec leur pays d’origine. Notre but est aussi de les rendre actifs et participatifs et de les pousser à se poser des questions sur le monde et sur eux-mêmes. Nous portons par exemple un grand soin à l’appréhension des problématiques liées à la discrimination raciale et aux préjugés.
Comment abordez-vous le thème complexe du racisme avec vos élèves ?
Chaque année, nous participons à la Semaine d’actions contre le racisme et traitons ce thème à partir de ce qui est proposé dans la ville de Lausanne. Pour alimenter la réflexion, je m’appuie depuis de nombreuses années sur le matériel pédagogique d’éducation21. Ce dernier est varié et adapté à nos élèves qui ne sont pas de grands lecteurs. J’apprécie particulièrement les formats vidéo accompagnés de dossiers pédagogiques. Ces supports sont d’excellente qualité, faciles à utiliser et stimulent le débat. J’ai pour habitude de clore ce cycle thématique sur le racisme en lisant un ouvrage sur des personnalités qui ont marqué les esprits de nos élèves comme Martin Luther King, Nelson Mandela ou Rosa Parks. Avec certains groupes d’élèves, il nous arrive de lire des ouvrages historiques sur le racisme.
Quel est l’impact de ce cours sur vos élèves ?
Les élèves participent en général activement aux activités proposées sur le thème du racisme. Ils sont sensibles aux questions de discrimination et de préjugés et font souvent preuve de beaucoup de réactivité. Pour remotiver des élèves en difficulté scolaire, il est indispensable de leur proposer des sujets ambitieux, complexes et exigeants. Lorsqu’on prend le temps nécessaire, ces élèves expriment des opinions intéressantes. Ils apprécient qu’on leur donne la parole et que leur avis soit pris en compte. Les différentes notions discutées dans le cadre de ces cours (les préjugés, la discrimination, l’exclusion, les stéréotypes, etc.) sont des concepts qu’ils parviennent à relier à leur quotidien et à leurs interactions sociales.
Propos recueillis par Sylvie Jacquat, responsable de rédaction du bulletin TANGRAM à la CFR.
sylvie.jacquat@gs-edi.admin.ch
Wie erklärt man jugendlichen, was Rassismus ist
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Il razzismo spiegato agli adolescenti
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