TANGRAM 37

Service de Contact Ecole – Parents migrants
(SCPEM) : construire un « pont »

Auteur

Paulo Wirz est responsable du Service de Contact Ecole – Parents migrants (SCEPM) de la Ville de Fribourg.
Paulo.Wirz@ville-fr.ch

Afin de faciliter l’accueil des enfants et leur intégration sur le plan scolaire, la Ville de Fribourg a mis en place un service unique en Suisse, sur le plan communal, destiné à assurer une bonne communication entre le monde des écoles et les familles issues de la migration et/ou allophones.

L’intégration réussie de tous les enfants dans un système scolaire dépend clairement des liens qui se tissent entre les acteurs –élèves, parents, personnel d’encadrement, enseignants – et du partage d’un ensemble de valeurs. C’est dans cette optique que le Service de Contact Ecole – Parents migrants (SCEPM) de la Ville de Fribourg a été mis sur pied avec pour rôle de faire le lien, d’être un « pont », entre les familles migrantes, souvent allophones et désécurisées face à la société d’accueil, et le « monde des écoles », macrocosme complexe pour les couches sociales les moins favorisées. Le but de la démarche est double : en favorisant l’intégration des familles par le truchement de l’école, on espère améliorer l’intégration et la scolarisation des enfants (et inversement).

Pour une famille fraîchement arrivée et dont les enfants se retrouvent de facto intégrés dans un système scolaire aux bornes bien établies, l’important, dans un premier temps, est de se sentir rassuré par rapport aux événements à venir. Par sa proximité « communale » avec les familles, le service intervient principalement sur trois aspects complémentaires. La première mesure consiste en un véritable accueil des familles (premier contact), qui se fait généralement lors de l’inscription des enfants au secrétariat des écoles. La seconde, concomitante à la première, est la primo-information, c’est-à-dire une information générale sur le système scolaire, les lois, les droits et devoirs de chacun, les particularités de l’école et, de manière générale, sur tout ce qui peut être utile à une bonne intégration. La dernière mesure est le suivi des familles. En effet, les besoins spécifiques des parents migrants n’apparaissent généralement pas immédiatement, par gêne parfois mais surtout par méconnaissance du système. C’est pourquoi le SCEPM est aussi un service de consultation, de discussion et de médiation, accessible à tout moment de l’année.

Bon nombre d’enseignants et de professionnels (psychologues scolaires, infirmiers scolaires, logopédistes, psychomotriciens, etc.) font régulièrement appel au SCEPM, que ce soit pour une meilleure coordination des mesures d’aide, pour une meilleure compréhension de certaines situations familiales, migratoires ou culturelles, ou encore pour faire appel à un interprète communautaire, dernier maillon d’une communication réussie. En définitive, pouvoir s’exprimer, comprendre un système et se sentir valorisé dans son rôle et ses responsabilités de parents, c’est développer un sentiment d’appartenance à un collectif et donc s’intégrer.