Résumé de l’article
«Le politiche pubbliche contro l’intolleranza, il razzismo o la xenofobia. Il caso svizzero» (italien)
Auteurs
Sandro Cattacin est directeur de l’Institut de recherches sociologiques de l’Université de Genève. Sandro.
Cattacin@unige.ch
Fiorenza Gamba est affiliée à l’Institut de recherches sociologiques de l’Université de Genève et professeure de sociologie des processus culturels à l’Université de Sassari.
fiorenza.gamba@unige.ch
Les politiques de lutte contre l’intolérance, lorsqu’elles sont trop ciblées, peuvent avoir un effet néfaste et renforcer davantage que déprécier les attitudes misanthropes, surtout lorsqu’une partie de la population les considère comme une stigmatisation injuste et une aide au bénéfice exclusif de l’autre et de l’étranger. Préconiser une politique plus incisive contre les intolérances part du postulat erroné que l’État et ses institutions sont une superstructure hégélienne qui dirige la population alors que nous ne trouvons dans cet État, dans ses lois et dans leur application, qu’un instrument qui exécute la volonté de la majorité de la population. C’est pourquoi nous proposons de nous concentrer moins sur les actes d'intolérance que sur les raisons de leur développement. Trois domaines et une méthode nous semblent particulièrement propices à atténuer la montée de l’intolérance : une politique visant à améliorer la qualité de vie dans les banlieues, où vit une grande partie de la population insatisfaite ; une politique de formation qui renforce la capacité des nouvelles générations à relever les défis de l’économie mondialisée dans un contexte de grande concurrence ; une politique sociale et fiscale qui ne se concentre pas seulement sur les situations marginalisées et la sauvegarde des avantages des grands capitaux, mais sur les classes moyennes. Du point de vue de la méthode, la politique doit trouver un consensus sur des mesures pacifiques qui permettent de lancer une voie de croissance sociale pour toute la population – le seul vaccin contre l’intolérance.