Auteur
Mutombo Kanyana est docteur en relations internationales. Ancien chargé du Programme de lutte contre le racisme à l’Unesco, il est notamment secrétaire général du CRAN et directeur de l’Université populaire africaine de Genève et de la publication Regards Africains.
m.kanyana@gmail.com
« Racisme anti-Noir* ? Connais pas ! »… Etonnant ? Pas tant que ça ! Berne, mars 2000. Nous participons à un séminaire destiné à préparer les plaidoyers des ONG antiracistes de Suisse pour la Conférence régionale européenne prévue à Strasbourg en octobre et préparant elle-même la Conférence mondiale de Durban (Afrique du Sud) contre le racisme, en 2001. Aucun des thèmes d’atelier portant sur des racismes spécifiques ne mentionne le racisme anti-Noir. Oubli ou discrimination ? Palliant à cet intolérable vide, quelques Noirs présents créent avec des Suisses un groupe de travail qui deviendra, dans le cadre des conférences de Strasbourg et de Durban, le Groupe de réflexion et d’action contre le racisme anti-Noir (GRAN). Plus tard, au retour de Durban, en 2002, le GRAN deviendra CRAN, en passant de Groupe à Carrefour.
La reconnaissance de la spécificité anti-Noire n’en est pas moins restée un combat majeur. A Strasbourg, le Forum des ONG européennes ira jusqu’à nier le droit à cette spécificité. Et à Durban, malgré la reconnaissance des enjeux Noirs, la plupart des gouvernements et ONG africaines lutteront formellement en faveur des « personnes d’ascendance africaine » plutôt que contre le « racisme anti-Noir ». Aujourd’hui, même si le CRAN a réussi à imposer en Suisse le terme « racisme anti-Noir », ce travail de mise en visibilité connaît encore des ratés : le premier Rapport fédéral sur le racisme en Suisse (mars 2014), l’a omis, au contraire d’autres racismes spécifiques. Les dix traits suivants marquent le racisme anti-Noir dans sa spécificité1 :
Le racisme anti-Noir serait-il le racisme premier ? Idéologie jugeant certaines races intrinsèquement supérieures ou inférieures à d’autres, le racisme s’est d’abord nourri de mythes pour sa construction. La Malédiction de Cham, développée dans les exégèses de la Bible, en a constitué le mythe fondateur2. Des jalons y avaient déjà amorcé un processus de racialisation des peuples. Car, au sortir du déluge, Noé devient le patriarche de l’humanité et ses trois fils représentent les trois grands groupes de peuples d’alors (Sem pour les Sémites, Japhet pour les Européens et Cham pour les Noirs). Malgré l’absence de hiérarchisation, seule la descendance de Cham sera maudite, condamnée ad aeternam à être au service de la descendance de Sem et Japhet. Bien avant les théories pseudo-scientifiques, ce mythe justifiera une négrophobie juive (détestation des Kushites ou Noirs dans des écrits rabbiniques)3. Elle servira surtout à justifier la traite négrière, d’abord arabe (dès le 6e siècle, générant les premiers stéréotypes anti-Noirs)4, puis européenne (dès le 15e siècle, développant un racisme scientifique).
Lorsqu’apparaissent au 18e siècle les théories racistes européennes qui vont hiérarchiser les « races » humaines, c’est la « race » Noire qui va naturellement servir de cobaye scientifique pour faire valoir la « race » par excellence, les Blancs. A partir de ce moment, Blancs et Noirs vont composer un solide binôme qui sera la clé de voûte de l’architecture des constructions racistes.
Mythographie du « peuple élu » (par Dieu) et ouvrage dépositaire du mythe de la Malédiction des Noirs, à travers les exégèses tant juives (ex. Talmud, Middrach) que chrétiennes (textes des Pères de l’Eglise, Origène et St Ambroise) ou islamiques (cf. écrits d’Ibn Khaldun) la Bible est surtout parole de Dieu. Prononcée par Noé, élu de Dieu, la Malédiction est devenue éternelle5. Il s’agit là d’une véritable certification divine, présentée comme telle aux Noirs lors de leur évangélisation et islamisation, sans que Dieu ait daigné leur envoyer directement ce message cautionnant leur infériorité congénitale et leur réduction en esclavage. Les répercussions historiques de ces élucubrations seront désastreuses pour les Noirs. Au point que, en Afrique, Bilal est un prénom pestiféré depuis que ce Noir premier muezzin de l’islam, compagnon du prophète, voire cofondateur avec lui de l’islam, est plutôt passé à la postérité comme l’esclave affranchi de Mahomet avant tout6.
Le Noir est sans doute le seul être de la terre que tout le monde connaît. Tant les stéréotypes qui lui servent d’identité sont mondiaux, imprégnant les imaginaires aux quatre coins du monde. Le racisme anti-Noir précède le Noir où qu’il aille. L’universalisation du mythe de la Malédiction partagé par les trois religions bibliques (judaïsme, islam et christianisme) ayant façonné les mentalités dans le monde, y est sans doute pour beaucoup.
La stigmatisation originelle des Noirs a en effet vite dépassé l’hémisphère moyen-oriental. En Occident, elle aura une grande résonance grâce à deux emblématiques figures : le Français Joseph de Gobineau (1816-1882), dont l’Essai sur l’inégalité des races humaines a constitué une transmission patrimoniale majeure qui a nourri et forgé le conscient collectif occidental ; et le philosophe allemand Hegel (1770-1831), qui a profondément marqué la pensée occidentale avec son concept de « nègre irrémédiablement primitif », car « vivant dans un état de sauvagerie et de barbarie qui l’empêche de faire partie intégrante de la civilisation »7. L’occidentalisation du monde, par la colonisation ou d’autres formes d’hégémonisme (ex. cinéma) fera le reste, de pair avec l’islamisation missionnaire, pour universaliser le racisme anti-Noir.
Le racisme anti-Noir, c’est deux crimes majeurs contre l’humanité, deux holocaustes distincts8. D’abord, la traite et l’esclavage des Noirs. Débutés par les Arabes au 7e siècle (jusqu’à nos jours, en Mauritanie et au Soudan), ils dureront plus de douze siècles et s’intensifieront par l’entrée en lice de l’Occident chrétien qui va leur donner, dès le 15e siècle, une ampleur sans précédent. A l’hémorragie des meilleurs éléments déportés ou décimés par les razzias meurtrières et les conditions inhumaines des marches ou de la traversée des mers, s’ajoutent des multiples effets directs et indirects : développement sans précédent des famines et maladies, multiplication et permanence des conflits internes, etc. La géographe Louise-Marie Diop-Maes, estime cet effondrement démographique à 400 millions de morts pour la seule période 1750-18509. Un holocauste auquel la Suisse a participé10. A l’inverse, la massive et gratuite main-d’œuvre Noire placera définitivement l’Occident sur l’orbite de la prospérité.
Après la traite négrière, l’Afrique va subir un second holocauste avec la sanglante conquête et l’exploitation coloniales. Dépecé et partagé entre puissances européennes, le continent verra immoler des millions de vies africaines qui permettront à ces puissances de s’approprier gratuitement pendant près d’un siècle des matières premières vitales, consolidant leur prospérité. Au Congo belge, sous la férule du roi Léopold II, un génocide fera dix millions de morts11. En Namibie, les Allemands décimeront atrocement les Hereros. Surtout, dans le but d’assurer leur totale mainmise, les colonisateurs vont entreprendre par la violence et le viol des consciences une « mission civilisatrice » qui va annihiler la personnalité africaine.
Toutefois, à la Conférence de Durban, seul le premier holocauste Noir sera reconnu « crime contre l’humanité » et il a été admis « qu’il aurait toujours dû en être ainsi »12.
Le racisme relève d’abord du visuel. A cet égard, le Noir offre un marqueur sans pareil, comme l’a démontré l’ouvrage de référence de J. H. Griffin, Dans la peau d’un Noir14. Evoluant dans un univers américain, ce Blanc déguisé en Noir a pu expérimenter « l’œil haineux » du Blanc et être maintenu à distance, regardé sans être vu ou d’emblée traité avec condescendance ou mépris. Sa conclusion : « Ils (les Blancs) ne me jugeaient d’après aucune autre qualité. Ma peau était sombre. (…) »14. Identifié de visu, le Noir peut être stigmatisé, accusé, jugé et condamné (délit de faciès) sans que soient mises en avant d’autres considérations. Incarnant l’étranger visible, il sera en plus le bouc-émissaire désigné de toute flambée xénophobe.
Par ailleurs, au moyen du visuel, le regard raciste peut à sa guise amplifier ou atténuer l’impact. C’est le jeu des phénomènes subliminaux que produisent les médias audiovisuels en réduisant au maximum le temps d’exposition de l’image valorisante du Noir ; ce temps sera à l’inverse plus long lorsque cette image sera dégradante (procédés supraliminaux)15. Les images des 4000 morts du 11 septembre 2001 ne montrent – de loin – que des corps chutant des fenêtres alors que celles du génocide rwandais nous exhibent copieusement des corps balayés lentement en close-up par la caméra.
Si Griffin a été traumatisé par son expérience, il a pu au moins en réchapper et revenir à la normale, à son état d’homme Blanc. Par contre, en dépit de tous ses efforts, le Noir reste Noir et ses propriétés permanentes, indéracinablement attachées à son être. Il s’agit d’un paramètre biologique qui échappe complètement au contrôle de la victime. Celle-ci ne l’a pas choisi et ne peut s’en extraire, comme l’a si bien analysé Bassidiki Coulibaly16.
Un Arabe, un Rom ou un Juif peuvent réussir à se fondre dans les sociétés racistes occidentales ou arabes et ne plus être victimes de préjugés liés à leurs origines. Un Noir reste un Noir, malgré toute l’assimilation dont il peut faire preuve. Les préjugés et représentations dont il est victime ne sont gommables que dans le regard et les perceptions de l’Autre
Le Noir c’est celui qu’on ne décline qu’en négatif d’un positif, en noir-blanc. C’est ce qu’expriment de nombreuses langues des sociétés judéo-chrétiennes ou arabo-musulmanes, référence biblique oblige. Dès le 8e siècle déjà, le mot arabe aabd (pl. aabid), qui signifiait esclave, est devenu synonyme de « Noir ».
En Occident, depuis l’Illiade et l’Odyssée d’Homère, la sémantique anti-Noire véhicule plus systématiquement les images revêtant la valeur la plus négative. Les dictionnaires restituent ainsi le « noir » : « couleur la plus foncée par opposition au blanc et aux autres couleurs ; qui, pouvant être blanc et propre, se trouve sali ; qui est privé de lumière, plongé dans l’obscurité, les ténèbres : assombri par la mélancolie, triste, funèbre ; marqué par le mal, méchant, atroce ; clandestin, illégal ; etc. ». Le contraire ? C’est le blanc, c’est-à-dire évidemment ce qui est clair, immaculé, propre, pur, non-coupable, optimiste, etc.
Le racisme, c’est aussi la volonté de faire refléter en l’autre ce qu’on veut refouler ou ne pas voir en nous. En psychologie et psychanalyse, un profil y correspond. C’est celui du «manipulateur pervers» ou «pervers narcissique», décrits par Marie-France Hirigoyen comme : « des psychotiques sans symptômes, qui trouvent leur équilibre en déchargeant sur un autre la douleur qu’ils ressentent et les contradictions internes qu’ils refusent de percevoir.(...) Ce transfert de douleur leur permet de se valoriser aux dépens d’autrui »17.
Propulsé par une morale judéo-chrétienne tyrannique et castratrice, le système raciste opère de la même manière. Pris dans le collimateur, le Noir lui tend à son corps défendant et à son détriment un miroir idéal dans lequel le Blanc peut se refléter très positivement, en y projetant une image du Noir très négative et mortifiante. Il suffit, pour s’en convaincre, de lire l’ouvrage de l’Afro-Colombienne Rosa-Amelia Plumelle-Uribe, La férocité blanche18.
Manipulateur et pervers, le prisme réducteur du système raciste fige ainsi fallacieusement, dans des postures binaires dichotomiques, un Noir dévalorisé face à un Blanc survalorisé :
Jamais racisme n’a connu un renouvellement aussi constant de son discours, par les mythes qu’il véhicule. Au mythe fondateur de la Malédiction des Noirs (ou de Cham) ont succédé d’autres qui, sans se substituer aux précédents, s’y sont plutôt rajoutés. Créés pour donner force à une idéologie correspondante – également sans cesse renouvelée – ils visent à justifier la perpétuation du multiforme processus de désappropriation et d’annihilation des Noirs :
Le triomphe du racisme, c’est son appropriation par la victime. Le phénomène de détestation de soi inoculé au Noir par l’idéologie raciste et ses divers vecteurs (école idéologique coloniale et école a-idéologique post-coloniale notamment), a fini par prendre racine dans les tréfonds de son âme. Portant gravement atteinte à son identité, ce phénomène anéantit sa capacité d’auto-attribution de valeur. Pour l’historien burkinabé Joseph Ki-Zerbo20, depuis que « (…) l’histoire des Nègres leur a été brutalement confisquée », cette prérogative est devenue exogène et non endogène. Par l’effet conjugué de l’islamisation, de l’évangélisation et de la colonisation, l’identité du Noir est ainsi devenue un « prêt-à-porter » importé d’Occident ou d’Orient. C’est un retournement total : l’Africain est enfanté, alors que, selon le même Ki-Zerbo, « l’Afrique a physiquement, biologiquement, intellectuellement et spirituellement, enfanté le monde ».
En dépit de quelques résistances, le Noir est généralement devenu un être dominé convaincu de son infériorité. Aliéné, ce leurre identitaire « peau noire masque blanc »21, appelé également Bounty, va diriger le racisme anti-Noir contre lui-même ou contre un autre Noir. Outre l’autodénigrement, l’autodiscrimination ou la perte totale d’estime et d’affirmation de soi, le phénomène de réappropriation du racisme anti-Noir va conduire le Noir à prolonger l’échelle de la hiérarchie des races. Il s’attribuera une valeur selon sa proximité avec le Blanc, notamment à partir des nuances de la couleur de sa peau.
On le voit : nous sommes devant des similitudes avec certains racismes, et en particulier avec le sexisme, sous l’aspect de l’autoracisme. Corollaire du racisme anti-Noir, l’autoracisme anti-Noir est plus qu’un trait spécifique. Il constitue aujourd’hui le cœur du dispositif du système. Interagissant tantôt en ennemis, tantôt en complices, l’auteur et la victime se retrouvent réunis chez la même personne Noire. L’adage « l’ennemi du Noir, c’est le Noir » l’illustre bien. La confusion des rôles est telle qu’elle donne lieu à des auto-stigmatisations, automutilations, voire auto-génocides (ex. Rwanda 1994), stade suprême de l’ensauvagement du Noir par le système raciste colonial.
Elle relève aussi de la psychiatrie. Comme aime à le rappeler l’essayiste Bwemba Bong, « l’Afrique est le plus grand centre psychiatrique du monde »22.
La question est d’importance. Le CRAN l’a déjà inscrite dans ses thèmes de réflexion des 2es Assises sur le racisme anti-Noir en préparation. Car, souvent ignoré ou occulté par les Noirs, l’autoracisme anti-Noir ne met pas seulement à nu un ennemi intime qui rend difficile le combat antiraciste et son impératif de déconstruction. Il rend aussi quasi illusoire la repersonnalisation du Noir, son retour vers lui-même, vers l’ancestral Ubuntu et son credo humaniste (« je suis parce que tu es »), comme l’a crié le poète antillais Aimé Césaire : « L’heure de nous-mêmes a sonné ! ».
Opérationnelle depuis 2009, l’UPAF est une expérience unique en Suisse et en Europe. Ouverte à toute personne, elle cherche à valoriser et à donner une plus grande visibilité aux compétences et à l’expertise africaines. Elle s’affirme aussi comme un espace de transmission intergénérationnel de savoirs et un lieu dynamique à la fois d’intégration des migrants africains et de cointégration avec les Suisses.
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* Note de la rédaction : Le CRAN, contrairement à la CFR, utilise l’expression « racisme anti-Noir » sans s dans toutes ses publications. Les deux graphies sont correctes.
1 Deux publications en français, à la fois fondamentales et spécifiques, à retenir : « Racisme anti-Noir et Enjeux Noirs à Durban», Dossier spécial de Regards Africains (Genève), No 46/47, été 2002 ; et Racisme anti-Noir, Actes de la 1re Conférence européenne sur le racisme anti-Noir (Genève, juin 2006), édité par le CRAN, 2008, 293 p.
2 Voir Philippe Lavodrama, « Archéologie du racisme anti-Noir : Cham, le maudit de la Bible, Victime première et unanime », in Regards Africains No 46/47, été 2002
3 Voir l’exemple de l’épouse Noire de Moïse, Tsippora in Robert Graves et Raphaël Patai, Les mythes hébreux, Fayard, 1987, pp. 129-134 ; Marek Halter, Tsippora : la Bible au féminin, Robert Laffont, 2003 ; ou Daniel Friedmann, Les enfants de la reine de Saba. Les Juifs d’Ethiopie, Paris, Métailié, 1994. Par ailleurs, le fameux Cantique des cantiques reste également emblématique de cette négrophobie : « Je suis noire, mais je suis belle, (…) » (Ca., 5-6)
4 Au 6e siècle, Antar, un des plus grands guerriers et poètes arabes, d’origine éthiopienne par sa mère, sera très complexé par la couleur noire de sa peau : « Les ennemis m’injuriaient à cause de ma peau noire, mais la blancheur immaculée de mon caractère efface toute noirceur », in Bernard Lewis, Race et couleurs en Islam, Payot, 1982, 163 p.
5 Voir Doumbi Fakoly, L’origine biblique du racisme anti-noir, Ed. Menaibuc, 2005
6 Voir Doumbi Fakoly, Bilal, le Prophète, éd. Meinabuc, 2004
7 Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des races humaines, 1853 ; Friedrich Hegel, La raison dans l’histoire. Introduction à la Philosophie de l’Histoire, Paris, Plon, 1965, pp. 250-251
8 L’utilisation du terme holocauste dans un autre contexte que celui du génocide des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale est controversée. Dans une acceptation plus générale, le terme désigne « un massacre, une grande destruction de personnes et de choses inspirée par une idéologie » selon Le Larousse. Le terme « holocauste noir » a été lancé par Martin Luther King. Thématisé à quelques grandes conférences d’Afro-descendants (Lagos, décembre 1990 ; Genève, 27.11.1998 ; Vienne (Autriche), 28-29 avril 2001), les concepts d’ «holocauste Noir» ou de «double holocauste Noir» ont été explicités in Regards Africains (Genève), No 46/47, été 2002.
9 Louise-Marie Diop-Maes (veuve Cheikh Anta Diop), Afrique Noire, démographie, sol et histoire, éd. Khepera & Présence africaine, 1996, 387 p.
10 Voir Hans Fässler, Une Suisse esclavagiste. Voyage dans un pays au-dessus de tout soupçon, éd. Duboiris, 2007, 286 p. ; Thomas David, Bouda Etemad,Janick Marina Schaufelbuehl, La Suisse et l’esclavage des Noirs, éd. Antipodes, Lausanne, 2005, 184 p.
11 Voir Adam Hochschild, Les fantômes du Roi Léopold, un Holocauste oublié, Belfond, 1998
12 Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, Déclaration et Programme d’action, Nations Unies, 2002, paragraphe 13
13 J. H. Griffin, Dans la peau d’un Noir, Gallimard, 1962
14 J. H. Griffin, p. 180
15 Juliette Smeralda, «L’utilisation de l’image du Noir dans l’espace médiatique européen», in Racisme anti-Noir, pp. 134-167
16 Voir Bassidiki Coulibaly, Du crime d’être Noir. Un milliard de Noirs dans une prison identitaire, Homnisphères, 2006, 221 p.
17 Marie-France Hirigoyen, Le Harcèlement Moral. La violence perverse au quotidien, Éditions La Découverte & Syros et Pocket, 1998, p. 126
18 Rosa-Amelia Plumelle-Uribe, La férocité blanche, des non-Blancs aux non-aryens. Génocides occultés de 1492 à nos jours, Albin Michel, 2001, 304 p.
19 Voir Stephen Smith, Négrologie : Pourquoi l’Afrique meurt, Calman-Levy, 2003. Plusieurs réponses ont été apportées à cette imposture, notamment par Boubacar Boris Diop, Odile Tobner et François-Xavier Verschave, Négrophobie. Réponse aux « négrologues », journalistes françafricains et autres falsificateurs de l’information, éd. Les Arènes, 2005, 200 p.
20 Joseph Ki-Zerbo, A quand l’Afrique ? Entretien avec René Holenstein, coéd. Éditions d’en bas (Suisse) et éd. diverses, 2003
21 Voir Frantz Fanon, Peau noire masque blanc, Seuil, 1952
22 Bwemba Bong, Quand l’Africain était l’or noir de l’Europe. Démontage des mensonges et de la falsification de l’histoire de l’hydre des razzias négrières transatlantiques, éd. Dagan, 2014
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