Résumé de l’article
«Si mettono in campo molte energie per sensibilizzare la popolazione» (italien)
Mumina Contessi, qui vit en Suisse depuis 1989, est médiatrice culturelle et membre de la Commission cantonale pour l’intégration des étrangers.
Interrogée sur le racisme anti-Noirs par Laura Di Corcia, Mumina Contessi, ex-présidente de la Communauté africaine du Tessin, dresse un tableau sombre de la situation. Au sein de la communauté Noire, c’est la désillusion qui prévaut : les incidents racistes, au demeurant difficiles à prouver, ne sont souvent pas dénoncés parce que les victimes pensent que de toute façon, cela ne changera rien à la situation. Mais à force de se taire, des réactions violentes leur échappent parfois. Les préjugés (« les Noirs : des fainéants qui n’ont aucune volonté de s’intégrer ») sont difficiles à éradiquer et pas si latents qu’on ne le croit. Il suffit de penser aux employeurs qui, il y a quelques années, ont clairement fait comprendre qu’ils ne voulaient pas d’employés de couleur. Sans oublier les contingences politico-économiques actuelles, qui ne font qu’attiser la haine contre les étrangers. Les Noirs, qui ne peuvent pas passer inaperçus, en subissent les conséquences plus que les autres étrangers. Mumina Contessi constate par ailleurs avec regret que les médias et même des associations méritoires comme Médecins sans frontières véhiculent presque exclusivement l’image d’un continent où règnent la faim et les maladies. Mumina Contessi reconnaît l’engagement des institutions (semaines contre le racisme, par ex.) et donne un aperçu des activités de la Communauté africaine du Tessin. Selon elle, l’intérêt récent d’Hollywood pour l’histoire de l’esclavage noir, une tragédie souvent passée sous silence à la différence des autres drames de l’histoire, est une avancée réjouissante.